Anatomie de la lettre

Un dessinateur de caractères pratique l’art de la subtilité. Une augmentation infime de l’épaisseur d’un trait peut donner une tout autre impression de la graisse d’un texte. Des caractères mal dessinés peuvent faire tache dans une composition. Des dessins de lettres qui sont en usage depuis des siècles ne peuvent pas être modifiés sans que l’aspect global d’un texte ne s’en ressente. Et n’oublions pas le conditionnement du lecteur. Voir aussi l’application Typography Insight

Il est arrivé que le changement radical d’une typographie, d’un journal par exemple, ait provoqué des réactions passionnées de la part des lecteurs. Le dessinateur de caractères de texte doit en tenir compte, et s’appliquer au niveau microtypographique, à équilibrer les formes et les contreformes, le noir des lettres et le blanc qui les entoure.

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    • En typographie, l’axe désigne la ligne (imaginaire) plus ou moins inclinée qui caractérise un caractère ou une famille de caractères. Cet axe est lié à la répartition des pleins et des déliés.
    • La chasse, ou avance, est, en typographie, la largeur d’un caractère augmentée de ses approches.Les variantes les plus courantes de chasse sont condensé (étroite), régulier (intermédiaire), étendu (large). En plus de ces valeurs, on trouve aussi la chasse fixe, ou monochasse, ou police non proportionnelle. Cette dernière est identique à la pratique du stoïchédon et est d’usage très courant en informatique. Consolas est un exemple de police à chasse fixe.Les approches d’un caractère sont les petits espaces qui le séparent du caractère précédent et du caractère suivant.Un caractère étendu ne résulte pas d’une modification d’échelle d’un caractère régulier, mais est bien un caractère à part entière, conçu comme tel. Pour des raisons pratiques, des modifications d’échelle peuvent néanmoins avoir lieu grâce aux logiciels de PAO, mais il convient d’utiliser cette possibilité dans des proportions raisonnables (quelques pourcents).Lors de la conception d’une police, des paramètres importants peuvent contraindre la chasse. Par exemple, dans le cas d’un caractère destiné à la presse quotidienne, il faut pouvoir placer un certain nombre de signes par unité de longueur, ce qui impose une chasse maximale, plutôt étroite. Pour un caractère destiné à des affiches publicitaires, une chasse plutôt large sera plus appropriée, etc.La chasse est un paramètre indépendant de la graisse, qui joue uniquement sur l’épaisseur du trait. Ces deux paramètres peuvent d’ailleurs être ajustés pour obtenir différentes fontes :
      • léger, léger condensé, léger étendu
      • gras, gras condensé, gras étendu
    • En typographie, la contreforme ou le contrepoinçon désigne l’espace intérieur blanc de certaines lettres. L’espace intérieur correspond généralement à un espace fermé, mais par extension, la contreforme désigne aussi les espaces ouverts. On parlera également de contreforme par opposition à la forme. Henri Matisse, par exemple utilisait dans ses collages autant la forme qu’il avait découpée que la contreforme. La contreforme est alors, en fait le reste de la feuille après le découpage de la forme. Un effet de positif/négatif est alors produit.
    • Le corps typographique est la taille d’une fonte de caractères, mesurée en points typographiques: un texte en corps 10 est un texte composé dans une police dont le corps est de 10 points.Traditionnellement, il s’agit de la hauteur de la pièce métallique sur laquelle apparaît en relief la forme du glyphe représentant le caractère imprimé. Le corps est identique quelle de soit la police d’écriture et le caractère particulier. L’œil, c’est-à-dire la hauteur du glyphe lui-même, est une fraction plus ou moins importante du corps selon la police et le caractère.Le corps d’une fonte est également l’unité de mesure absolue couramment utilisée avec les moyens de composition et d’édition de texte informatiques modernes. Les unités de mesure relative s’expriment en relation avec le corps: un espacement vertical de 0.5 em ou 50 % est un espacement de 5 points si le texte est en corps 10, de 6 points s’il est en corps 12. De même, un titre de 1.3 em ou 130 % sera en corps 13 si le texte courant est en corps 10.
    • Le délié correspond en typographie à la partie la plus fine d’un caractère, en opposition au plein (typographie). Le délié correspond à la largeur de ligne d’une plume tirée horizontalement, et a été repris par les typographes pour la création de caractères.
    • En typographie, les empattements sont les petites extensions qui forment la terminaison des caractères dans certaines polices d’écriture. Initialement, les empattements proviendraient de la trace laissée par l’outil (plume, pinceau etc.) lorsque la main s’élève en achevant le geste d’écriture. Parallèlement, les romains sculptaient les lettres capitales lapidaires avec de légers empattements pour accentuer les jeux de lumières dans la gravure sur pierre en creux et augmenter la clarté des formes monumentales, lues et vues d’une grande distance.
      • Police de caractères avec empattement
        La quasi totalité des polices utilisées en imprimerie, à partir des caractères humanistiques, et les divers styles qui ont suivi, des origines jusqu’à nos jours, sont à empattements.

La forme des empattements a pu servir d’indices pour établir des classifications de caractères. Les caractères classiques ont des empattements triangulaires, relativement épais avec les Humanes, s’affinant avec les Garaldes, et réduits à un trait filiforme avec les Didones. Les empattements rectangulaires signalent les Égyptiennes. Les caractères inspirés des inscriptions gravées, avec des empattements très réduits, ou simplement en épaississement des fûts aux extrémités, sont dits Incises.

  • Police de caractères sans empattement
    Les caractères sans empattements sont désignés comme « caractères bâton » ou « linéales ». En anglais, l’appellation est « sans serif ». L’anglais reprend ici le mot français « sans » (modérément répandu en anglais, hors d’un contexte typographique) dans son acception habituelle. En allemand, on les appelle Grotesk (« grotesques »).
  • En typographie, le fût est le trait vertical principal d’un caractère, comme par exemple T, L…
  • La goutte correspond en typographie à l’amorce d’un trait sur certains caractères, sous la forme d’une forme circulaire en bout de trait. La goutte correspond à l’amorce d’une ligne par une plume, et a été repris par les typographes pour la création de caractères.
  • Le jambage est un système de renforcement d’une charpente, bois ou métal, visant à soulager les articulations se trouvant à l’aplomb des appuis par une poutre oblique.
  • C’est aussi un élément vertical qui assure l’étanchéité en partie latérale entre le mur et l’ouverture.

Par analogie, ce terme s’emploie aussi en calligraphie et en typographie, où il désigne les panses inférieures (présentes dans g, j, p, q, y) [les supérieures (présentes dans b, d, f, h, k, l, t) étant les hampes].

  • En typographie, l’œil (pluriel œils) est la partie de la lettre en relief sur la tige, autrement dit la partie « visible » qui reçoit l’encre et s’imprime, par opposition aux différents éléments composant un caractère typographique traditionnel en plomb.

On appelle « hauteur d’œil » la hauteur du caractère, sans prendre en compte les signes diacritiques (accents, points…) pour les majuscules. La hauteur d’œil ne doit pas être confondue avec la hauteur d’x[1].

  • En typographie, la panse est la partie d’une lettre renfermant une contreforme. Cette partie de certains caractères est arrondie, par exemple : a, b, d, p… . Les panses inférieures sont nommées jambages et les supérieures hampes.
  • Le plein correspond en typographie à la partie la plus épaisse d’un caractère, en opposition au délié. Le plein correspond à la largeur de ligne d’une plume tirée verticalement, et a été repris par les typographes pour la création de caractères.
  • En typographie, la hauteur d’x désigne l’espacement entre le jambage et la hampe d’une police d’écriture.Du fait des arrondis supérieurs ou inférieurs, les caractères a, c, e, m, n, o, r et s peuvent légèrement dépasser sur la hampe et/ou le jambage.Comme unité de longueur, la hauteur d’x peut servir à changer l’échelle d’une fonte ou à calculer la hauteur de ligne en fonction de la fonte employée. Les feuilles de style en cascade (CSS) du W3C nomment cette unité « ex » (hauteur du x bas-de-casse), et on rencontre souvent des directives CSS du type {font-size: 1.2ex; line-height: 1.6ex;} (corps de la fonte à 120 % de la taille de sa hauteur d’x, espace entre deux lignes égal à 160 % de la hauteur du x bas-de-casse).La hauteur d’x ne doit pas être confondue avec la hauteur d’œil.

Sources : Wikipedia

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